« François Hollande cherche à rassurer le Royaume-Uni et la City. ». Voilà comment
le quotidien britannique The Guardian a titré l'interview du
candidat PS dans ses colonnes. On peut se demander s'il s'agit de rassurer Londres ou, plus prosaïquement, la City.
En tout cas, pour « rassurer » nos amis d'outre Manche, François Hollande n'a pas lésiné sur les moyens, n'hésitant pas à affirmer :
« Aujourd'hui, il n'y a plus de communistes en France... » !
Car oui, la guerre froide est bien terminée. Et non, aucun risque de retrouver des
« chars soviétiques sur la place de la Concorde » si la gauche venait à gagner les élections !
Bien sûr, si l'on entend le terme de « communiste » dans le contexte de la guerre froide, François Hollande n'a pas complètement tort. Même
Pierre Laurent,secrétaire national du PCF (Parti communiste français), met en avant le rassemblement avec le Parti de gauche, plutôt que le PCF, lors de
l'émission
Mots croisés du 13 février :
« Chez nous, au Front de
gauche... »
Même si François Hollande reconnaît que oui,
« Mitterrand avait nommé des ministres communistes au gouvernement », il s'empresse d'ajouter pour éviter toute confusion :
«Aujourd’hui, il n’y a plus de communistes en France… la gauche a été au gouvernement pendant 15 ans au cours desquels nous avons libéralisé l’économie, et ouvert les marchés à la finance
et à la privatisation. Il n’y a rien à craindre. »
Donc, si l'on lit François Hollande en anglais, il n'y aura pas de ministres communistes dans le gouvernement s'il est élu en mai prochain. Sauf qu'au même moment à Paris, il se dit que
certains émissaires hollandistes négocient avec les communistes des
circonscriptions ... et aussi, éventuellement un ou des ministères. On espère que lesdits négociateurs ne sont pas abonnés au
Guardian. A moins que, d'ici à deux mois, Ies
impétrants candidats à des postes de ministres n'aient renoncé à leur idéaux...
Retrouvez l'intégralité de l'interview sur le site du Guardian.
Olivier Datignolles, porte-parole du PCF et co-directeur de la campagne de Jean-Luc Mélenchon, a réagi aux déclarations de François
Hollande sur le site du PCF.